En 10 épisodes, une immersion dans La Guerre civile et Révolution espagnole de 1936 à 1939 à travers les archives de CNT et de la FAI. Ces textes ont été originellement publiés en espagnol en 1984 dans le revue Interviu sous le titre "Los archivos secretos de la Guerra Civil". Traduis par nos soins nous les publions donc sur notre site accompagnés des magnifiques estampes du dessinateur Sim.
En mars 1939, face à l'imminence de la défaite de la Seconde République, La CNT (Confédération Nationale du Travail) et la FAI (Fédération Anarchiste Ibérique) s'employèrent à sauvegarder leurs archives. Près de deux mille kilos de documents parcoururent l'Europe pour être déposés à
Amsterdam (Institut International d'Histoire Sociale). Depuis cette date -1939- ces quantités de caisses à fusils remplies de document étaient restées intactes. Quarante cinq ans plus tard, la revue espagnole INTERVIU réussit à faire une première étude du contenu des archives de la fameuse Fédération Anarchiste Ibérique.
En même temps que d'innombrables documents et témoignages venant des organismes de la FAI, de la CNT, de l'Armée Populaire et du Gouvernement de la République, nous avons trouvé des écrits inédits de Abad de Santillàn, Ascaso, Germinal de Souza, qui ont été secrétaires du Comité Péninsulaire de la FAI ; de Emilio Torres, militaire ayant participé au siège de l'Alcazar de Tolède et délégué à la Sécurité Publique à Barcelone ; de Cristobal Aldabaldetrecu, commissaire de la 32ème division de l'Armée de l'Ebre, et de beaucoup d'autres, qui apportent un éclairage sur la lutte et la façon dont l'aborde, dans ses différentes étapes, le mouvement libertaire et en particulier la FAI.
Plus de quarante caisses, de celles qui servaient à emballer les fameux « Mauser », pleines à craquer de documentation, ont été travaillées pour offrir cette série de reportages historiques sur des aspects inédits d'épisodes aussi cruciaux que les journées de mai 1937, le procès du POUM et la disparition de Andrés Nin, la tristement célèbre « non-intervention », la crise du gouvernement de Largo Caballero et la décomposition institutionnelle de la Seconde République à partir de 1938, les collectivisations aragonaises et la dissolution du Conseil d'Aragon, entre autres.
Nous espérons que cette collection aidera à mieux comprendre les réalités qui ont déterminé le déroulement et l'issue du conflit ; par exemple la profonde division qui a opposé pendant presque toute la guerre les deux organisations également fortes et puissantes du peuple antifasciste et son armée populaire : celle que dirigeait le Parti Communiste, qui voulait se consacrer exclusivement à la tache pressante de gagner la guerre, et celle qui, sous l'impulsion des organisations libertaires, voyait la guerre comme une partie de l'ensemble suprême de la révolution sociale. Affrontements qui ont trop souvent dégénéré en combats violents entre des parties qui étaient obligées de s'entendre face à un ennemi commun et, pour n'avoir pas su observer cette obligation, ont tellement affaibli le camp républicain .
En anticipant la possible ouverture au public des archives qui se trouvent encore à l'Institut International d'Histoire Sociale de Amsterdam, nous vous proposons un patrimoine documentaire dans lequel on peut encore sentir chez ces auteurs importants, le penchant pour ce qu'on appelle la « Révolution Espagnole ».
La série que nous présentons à partir de ce numéro est le fruit du travail en équipe du journaliste José Luis del Campo et de l'historien du mouvement libertaire et ex secrétaire national de la CNT et des Jeunesses Libertaires, Juan Gomez Casas.